L'ensablement de la Baie de Somme

Depuis de nombreuses années, la terre gagne du terrain sur l’eau en baie de Somme. Ceci s'explique  par l’ensablement de la baie.

Pourquoi y a-til un ensablement ?

L'ensablement des estuaires est un phénomène naturel qui concerne tous les estuaires.

Petit à petit, la baie se métamorphose. Ainsi, Noyelles sur Mer ou Rue ne sont plus en bord de mer. La baie de Somme ne s'étend plus que sur 70 km2 alors qu'il y a encore un demi siècle, elle s'étendait sur 200 km2.

L’explication vient du fait que les sédiments déposés par la marée haute ne sont pas tous évacués à marée basse. La marée basse est beaucoup moins forte que la marée haute et donc une partie des sédiments restent sur la plage. On estime ainsi que cela représente 700 m3 par an et par hectare. Ce qui représente 700 000 m3 par an.

 

 

 

 

L'ensablement de la Baie de Somme

Le sable colmate petit à petit l’estuaire. Progressivement, les bateaux de pêche sont amarrés au Tréport car le fond n'est plus assez profond.Il augmente, selon le lieu de 1 à 3 centimètres par an.

Cela a aussi des conséquences sur le paysage.

L'ensablement de la Baie de Somme

En bord de mer, on peut voir deux sortes de paysage, le schorre et le slikke. Le Schorre ou molière est le lieu où poussent les plantes dites Halophyles, les plantes qui aiment le sel, : la salicorne, les oreilles de cochon. Il n’est inondé que lors des grandes marées. Il est situé en hauteur de l’estuaire juste après le slikke.

Le slikke est donc situé au bas des molières. Il n’y pousse aucune végétation. Il est essentiellement constitué de sable.

La slikke correspond à la partie de la vasière qui est recouverte à chaque marée. Elle est essentiellement composée de vases molles, d'apparence lisse et sans végétation. Elle abrite une quantité phénoménale de bactéries qui lui permettent de jouer un rôle essentiel dans les processus d'autoépuration et de recyclage de la nécromasse. Elle abrite également une faune variée d'espèces bivalves (palourdes, coques...), de petits gastéropodes brouteurs, de crabes verts, de poissons brouteurs ou chasseurs (mulets, carrelets, bars).

La slikke correspond à la partie de la vasière qui est recouverte à chaque marée. Elle est essentiellement composée de vases molles, d'apparence lisse et sans végétation. Elle abrite une quantité phénoménale de bactéries qui lui permettent de jouer un rôle essentiel dans les processus d'autoépuration et de recyclage de la nécromasse. Elle abrite également une faune variée d'espèces bivalves (palourdes, coques...), de petits gastéropodes brouteurs, de crabes verts, de poissons brouteurs ou chasseurs (mulets, carrelets, bars).

SCHORRE  ET SLIKKE

SCHORRE ET SLIKKE

Il est inondé deux foix par jour par la mer.

Depuis de nombreuses années, on a remarqué que le slikke disparait, de plus en plus, au profit du schorre.

Ainsi, les mollières s’étendent sur 1800 hectares. Ce qui représente 45% de la surface de la baie. Ce sont 15 à 16 hectares de schorre qui apparaissent tous les ans.

A cela vient s’ajouter la présence de la spartine.

Ballade sur la réserve naturelle de la Baie de Somme... (ici sur la haute-slikke, spartine anglaise en touffes dispersées)

Ballade sur la réserve naturelle de la Baie de Somme... (ici sur la haute-slikke, spartine anglaise en touffes dispersées)

Cette plante, qui pousse en bas du schorre à la limite du Slikke, a la particularité de retenir le sable.

L’ensablement, un phénomène accéléré par l’homme.

Ceci est en partie un phénomène naturel. Ce phénomène a aussi été aggravé par l’intervention de l’homme.

En effet, plusieurs décisions ont eu des conséquences sur l’environnement :

-les polders ou enclotures : pour gagner du terrain sur la mer des étendues de terres ont été ajoutées. Par exemple, le terrain du parc du marquenterre a été augmenté gràce à un polder.

Tous ces polders ont eu pour effet de réduire le volume d’eau de la baie et ainsi réduire la puissance d’évacuation de la marée basse.

- La construction de digues a aussi empêché la divagation de la Somme. Le fleuve autrefois, par son débit, aidait à l’évacuation des sédiments. Les digues ont fortement réduit son débit.

L'ensablement de la Baie de Somme

Merci à Bruno Goffé pour son excellent travail sur l'ensablement de la baie de somme en 2015.

 

Bruno Goffé, scientifique émérite.

Bruno Goffé Bruno Goffé Directeur de recherche Emérite du CNRS, Université Aix-Marseille

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